L’AMAZONE ET SES DEUX MÂLES

Sur le noir de la plaine,
Elle pourchasse le mâle reproducteur,
S’il veut encore avoir ses faveurs,
Il devra être au pieu, le meilleur !

C’est l’heure de la chasse,
Dressée sur un rocher,
Deux beaux mâles en face,
Noble gibier peu coriace.

Dans le noir ou le jour,
Elle chasse ses jouets inséminateurs,
Nus… dans les bois… ils courent…
D’envie servant et de frayeur.

Elle court plus vite que son cheval,
Il portera son butin, esclave soumis,
Elle part comme ça, dans la nuit…
L'amazone… elle a envie… d'un mâle.

Elle cherche dans la contrée sauvage,
Un mâle pas trop usé… sans chaînes…
Avec une belle queue de serpent,
Et une langue pour un astiquage.

Une chasse à l’homme peu banal,
Deux créatures pleines de vigueur,
Le feu monte dans cet femme-animal…
L’Amazone rentre fière dans sa demeure.

Vite repéré, ils n’ont plus prendre la fuite,
Il glisse…il trébuche…il se retourne…
Dans ses mains le lacet… liberté réduite,
Bel appendice que sa paume contourne.

Le second a perdu sa chance de s’enfuir,
Peut être une occasion de s’en sortir,
S’il avait tracé sa route devant lui, mais jouir…
Pour une amazone la curiosité de lui appartenir.

Une Alpha guerrière aux cheveux noirs,
Emporte sa battue, pieds et mains liés,
Sur son cheval ses futurs amants d’un soir,
Soupesé les attributs, fesses écartées.

Elle refoule en elle cet attendrissement,
Perverse, elle rugit d’un bon sentiment,
Elle balance ses cheveux en arrière,
Jetant un regard sur ses vils derrières...

Elle traverse le camp exposant ses bêtes,
Jamais les autres n’en auront jouissances,
Diamants luisants, fière de ses conquêtes,
Envieuses, pour cette nouvelle semence.

Tout exprès, les rendre jalouses des corps,
Elle s’arrête poussant même le vice alors,
À passer la main sur ces rondeurs charnues,
Dévorantes, de tous ces yeux, épris de culs nus.

Elle passe sa langue sur ses lèvres mauve,
Menaçant de son couteau les vieilles maîtresses.
Qui oseraient s’approcher de ses hommes-fauves,
L’alpha prend le pouvoir contre leurs sagesses…

Elles lui envient ses deux beaux morceaux,
Cause cruelle, qui pour elle, signe leur allégeance,
Elle décide de partir protéger son magot,
Défiant les règles des Amazones. Désobéissance !

Elle ne veut perdre ni l'un, ni l'autre !
Le temps de préparer les baluchons,
Dans un coin nu de tout, ils se vautrent,
Apercevant de la belle un bout de son con.

Attaché sur sa litière, amadouant l’amant,
De caresses intimes, il sert les dents,
Il bande ! Ne doit pas jouir maintenant,
Sinon il sera… émasculé ardemment.

Dans le bas ventre du désir, elle a mal…
Essayer... C’est contrôler la marchandise,
Le temps se couvre, le noir s’installe…
La fatigue aussi, mais fuir serait sottise.

Elle le couche et le monte comme un cheval,
Cadencé sur le trot, une jambe de chaque coté,
L’autre regarde et ferme ses yeux de mâle,
Par peur, ligoté, il se cache de ce sexe affamé.

Sur le lit, découvrant enfin son visage,
Il voudrait la prendre, lui offrir du plaisir,
Son fantasme, attendre et lui appartenir,
Elle est à son goût, du regard, il l’apprivoise.

Trois chevaux, dans la nuit tourmentée,
Attachés par des longes à leurs poignets,
L’Amazone s’enfuit à travers la plaine,
Avec ses servants amants, telle une souveraine.

Pourtant un des mâles s’évade dans le bois,
Pas heureux d’avoir été pris de force, maladroit,
Mais ici, personne, pour le protéger, pas de loi,
L’Amazone repart à la chasse récupérer sa proie..

Celui-là est bien loin parti dans la nuit,
Pourtant à l’affût de chaque branche,
Elle ne sait pas où il trouvé abri,
Dans quel endroit, il se retranche…

Étendue, épuisée...
Son cheval à ses cotés…
Il la regarde et ses yeux…
Appellent Pan, son Dieu…

Il a envie d’elle, de la toucher,
Il a fait un feu, elle dort et se repose,
Son cœur s’enflamme comme une chose,
Il se couche contre la volupté…

Dans un demi-sommeil, elle sent cette chaleur,
Elle s’enivre de ce parfum masculin, son odeur,
Elle le reconnaît, elle passe sa main sur sa cuisse,
Et sur ses fesses… sa paume glisse.

Elle lui décale légèrement les jambes
Devant ou derrière, câliner l’ange…
Avec la main dans l’entrejambe…
Et les doigts, dans cette raie blanche

Elle ne dort plus, son ventre s’éveille,
Gestes de douceur dans le bleu ciel,
Il approche sa bouche de l’unique sein
Sur le disparu délicatement pose sa main..

Il le sait, sa vie tient à un fil de plaisir,
Il faudra tenir longtemps avant de la faire jouir,
Sous ses doigts, il s’abandonne à la jouissance
Elle caresse une branche de concupiscence…

Elle commence à lécher délicatement,
Chaque partie offerte gracieusement,
Elle mène la danse et dans son temple
Le feu de l’envie s’échauffe… il pleut..

Alpha, elle savoure comme une ogresse,
Elle lèche tout, les fesses et le sexe,
Les bourses, les phalanges pétrissent
Et sur son anus la langue glisse…

Elle lui prend la tête entre les mains, hardie,
Sa langue arrogante dans sa bouche s’enfouit,
D’un baiser, elle le regarde et se laisse aimer,
Elle partage ses envies et ses pensées...

Il la goûte de sa bouche, prières écloses,
De deux doigts dans son urne déposée,
Il boit ses gouttes de tendre rosée,
La retient de son art, il fouille sa rose.

Dans un regard, un espoir, il la contemple,
Pan, son Dieu a exaucé son vœu de débauche,
Sa branche dure contre les lèvres du temple,
Sur le dos, elle l’introduit et le chevauche…

Au pas cadencé, au trot aussi pur que l’extase
Aussi doux que le son d’Éole dans les branchages,
L’amour s’épanouit dans la plaine qui s’embrase,
Dans l’aurore, un gémissement de deux otages..

Un feu crépite alimenté sans cesse à présent,
Attaché le mâle rattrapé récalcitrant,
Servant l’Amazone, le deuxième sera son amant,
Deux êtres gourmands s’endorment librement…

Danielle s’étire : j’ai fait un drôle de rêve, décor obscur, nature défeuillée d’hiver, le toit du monde dans la neige. Habillée de peau de bête, à la préhistoire et toi, tu y étais, j’étais une amazone et toi ma proie. En fait, il y avait toi et toi.
– Moi et moi ?
– Oui ! Toi Octave le Sogodien et Frédéric le Terrien.
– Faut te faire soigner !
– C’est mon rêve, si cela ne te plaît pas ,reste auprès du feu dans la caverne. Tu feras le café.
Octave écarte les bras et Danielle se blottit bien au chaud sous les draps.

Cet article a été posté dans *Poésie et taggé #érotique, #amazone, #reve, #rève, #X, ღ542 le 29 juillet 2015


UN BAISER VOLÉ


Pourtant, un baiser volé, c’est…
Corruption, manipulation,
Condamnation, négociation…

Un baiser aux attardés du soir ;
Dans la pénombre et la lumière d’un réverbère…
Un baiser aux débandés du sexe ;
Titubant un reste de champagne...
Un baiser aux attirés du miroir ;
Comme Narcisse et son ombre familière...
Un baiser maquillé de stress ;
Timidité de deux visages rubiconds...
Un baiser aux affolés du téléphone ;
Sans se toucher juste un léger son...
Un baiser aux échappés du canapé ;
Le cœur chaviré du mât de cocagne...
Un baiser aux fondateurs de Babylone ;
Pour leurs folles démesures et leurs clameurs...
Un baiser aux fatigués vitaminés ;
Tout pleins d’affreuses vérités…
Mais… Il n’y a rien de meilleur
Qu’un baiser volé, chapardé, subtilisé…

Pourtant, un baiser volé, c’est…
Possession, spéculation,
Diversion, accusation…

Un baiser aux serveurs de la haine ;
Sympathisants frappant à intervalles réguliers...
Un baiser aux affaiblis du regard ;
Tous les regrets peuvent enfin captiver...
Un baiser aux glacés sans veines ;
Le cœur s’échauffe juste à l’heure ...
Un baiser aux soucieux dans les gares ;
Les sublimes quand les au-revoir s’enfuient...
Un baiser aux indifférents aux longues dents ;
Vampire quand naît le milieu de la nuit...
Un baiser aux allumés sans feu ;
Que l’amour et l’harmonie brûle en eux...
Un baiser aux sorciers de cent ans ;
Distribuant sans fin l’élixir accusateur...
Un baiser aux perdus dans un verre d’eau ;
Cherchant encore le mode d’emploi du radeau...
Mais… Il n’y a rien de meilleur,
Qu’un petit baiser volé, un petit racoleur ?

Pourtant, un baiser volé, c’est…
Planification, profusion,
Oppression, agression…

Un baiser aux orgueilleux stupides ;
Rien à craindre sur les lèvres cupides...
Un baiser aux conducteurs radioactifs ;
Prodigues et pompeux aux esprits admiratifs…
Un baiser aux amoureux libérés ;
Le courant les entraîne en vain...
Un baiser aux libertaires emprisonnés ;
Un grand mot pour l’état d’esprit humain…

Pourtant, un baiser volé, c’est…
Malversation, discussion,
Commission, exclusion…

Oublions ces points de mire de nos lèvres enflammées,
Épouvantables influences pour un baiser,
Reprenons nos distances après ces accolades,
Ne nous laissons pas envahir par toutes ces embrassades.

Conditionnement, déroutant,
Enchantement, excitant,
Pourtant… Un baisé volé…

Cet article a été posté dans *poésie *image et taggé #baiservolé, #manipulation, #exclusion, #orgueilleux, #enchantement, ღ 380 le 16 juillet 2015


ÂMES DE CAMPAGNE

Des images surgissent de nulle part,
Des murmures d’Âmes dans les arbres,
Chuchotent des mots entre les feuilles,
Heureuses et frémissantes jouvencelles,
Se fixent à mon cerveau languissant.

C’est le frisson, fantômes de nulle part,
Elles voyagent de branches en branches
Poussées par le vent sur les anches,
Je me laisse envahir de ces âmes muettes,
Égarées, à la recherche de leur jumelle.

Moelleux paysage, sans mille cailloux,
Douceur extrême de ces champs verts,
Sorti de terre des gouttes de couleurs,
Parfument l’atmosphère et de ses feuilles,
J’inspire… Et mon doux cerveau cueillette.

Perdu dans ce naturel tableau réjouissant
Mon doux corbeau chante à sept heures,
Heureux de sa liberté entre deux vers,
M’accompagne de ses yeux si doux,
Quand tant d’Âmes se promènent dans les arbres.

Cet article a été posté dans *poésie et taggé #amesdecampagne, #campagne, #corbeau, #atmosphère, ღ 381 le 15 juillet 2015


HÔTEL DES DÉLICES

Imagine-moi te caresser de mon haleine
De baisers tendres en descendant du cou

Embrasser ton intimité, lécher la fontaine
les lèvres humides à l'entrée de mon antre si doux

La pénétrer de tes doigts sans peine
Ma langue, lèche, suce et s’enchaîne.

Me délecter de ton nectar dans la chaleur de sa source,
M’enivrer de la douceur de ton fruit et ses ressources

De toi et de ton corps en devenir fol allié
Je voudrais tout embrasser, tout enlacer.

Laisse-moi être le feu, les flammes qui t'allument,
La braise incandescente, la folie qui te consume.

À chaque envie de toi, de tes frissons, de ton plaisir,
C’est tout mon corps qui s'emballe, mon être qui chavire.

Je veux tout goûter de toi, t'entendre crier grâce et te faire gémir,
Contempler ton corps, le voir s'affoler et se tordre de plaisir.

Cet article a été posté dans *Poésie et taggé #X, #érotique, #hoteledesdelices, ღ513 le 30 juin 2015