LES MASQUES
L’ange noir au masque blanc,
Surgit des eaux troubles sang,
D’une nuit de malheur de voir,
La lune rouge dans le noir,
L’ange blanc au masque noir,
S’enfuit dans le parc du manoir,
Laissant tomber la demi-lune
Dans le tombeau d’infortune,
L’ange noir vêtu d’épine,
Broie l’air, frôle les ruines,
Accusant les prémices des froids,
Sur les hères gelés d’effroi,
L’ange blanc au masque noir,
S’égare dans le parc du manoir,
Sème dans la brume,
Repère l’amour, fauche fortune,
L’ange noir aux ailes funestes,
Répand encor la peste,
Habillé de sombres lambeaux,
Vous escorte vers les tombeaux,
L’ange blanc au masque noir,
Reploie ses ailes ivoire,
S’écroule sur la terre,
Achevé, plus rien à faire,
L’ange noir au corps voûté,
Sur son ange blanc est tombé,
Happé par le destin mortel,
Cœur meurtri, espoir cruel
L’ange blanc au corps flasque,
A bu la lune rouge fantasque,
Des eaux troubles;
Prohibées, condamné au double,
L’ange noir au visage blêmi,
Les yeux clos, pleure sa mie,
La terre desséchée se nourrit
D’émotions et de leur fruit,
L’ange noir meurt de désespoir,
Emportant avec lui la maladie,
J’aime entrevoir,
Un ciel d’hiver tout fleuri,
L’ange noir revient fantôme,
Hante mon royaume,
Me prend pour sa mie, un baiser,
Chaque nuit froide, déposé,
L’ange blanc au masque noir,
Des rayons du soleil le soir,
Quand la lune s’en habille
Son souvenir d’âme s’éparpille,
Les gargouilles m’ont conté l’histoire,
Qu’enferme le manoir,
La légende des ombres,
Perdues dans les décombres.
LE VISAGE
Tu entoures ton secret d'un halo de tendresse ;
Paré d'un charme étrange, il me semble une aurore ;
Vue fragile, mon cœur vacille ;
Il prend une couleur maladive…