À L’HÔTEL DE L’A2L


Et le Vide se fait Roi, digne de ce nom,
Je tremble de la tête au pied sans atours,
Une envie de détruire, oooh mon Dieu...
Me sera-t-il donné avant de périr, son nom ?
Et la Haine se fait Reine comme l’amour,

Et ce désir de chasser la chair légère,
Voir juter d’humeur, l’homme de son humour,
Une envie de consumer, oooh mon Dieu...
De mettre sous mes dents la douce matière,
Et des sources du désir, du rêve, je savoure,

S’approche le Roi et me rassasie encore,
Et il me faudra tuer le blizzard avant de mourir,
Une envie d’obscure, oooh mon Dieu…
Et l’amour des proies fraîches dans l’ombre m’enivre,
Sa chair suave et brûlante, mon gosier dévore,

Un instant de bonheur et le nom du bon vin,
Sur le bord du verre, mes lèvres se reposent,
Frapper le sol de votre queue, oooh mon Dieu,
D’une partie de billard, le huit s’impose,
Dautel-Cadot bulle du champagne si divin,

Et la nuit s’annonce longue et sans eau nature,
D’orgies, de génies noirs et de bandes de couleurs,
Et j’oubliais jambes effilées, oooh mon dieu…
Le Roi et la Reine engoncés de fraise et de guipure,
Dans l’hôtel de L’A2L l’amour possède son odeur.

Cet article a été posté dans *poésie *image et taggé #L'A2L, #hôtel, #roi, #reine, #guipure, #amour, ღ818 le 27 avril 2021


ENTRE JOIE ET PEINE


Entre joie et peine
mes yeux ont pleuré les deux...




...dans un mouchoir blanc...


Cet article a été posté dans *poésie *image et taggé #mouchoir, #joie, #peine, ღ 817 le 15 avril 2021


FENÊTRE


Déjà, les arbres bourgeonnaient de leur délicate jeunesse,
Envieux, les blés vert foncé, serrés, grandissaient dans l’allégresse,

Que dire des fruitiers, ils s’ornaient de fleur blanche, rose et légère,
La vallée se paraissait de chlorophylle après l’hiver,

Le torrent frétillant descendait en courant dans la vallée
Et les pruniers se séparaient de leurs pétales guillerets,

Et toutes ces fleurs bercées parfumaient les grands vents voyageurs,
Déposé de-ci de-là la vie, honorant le créateur,

Les oiseaux chantaient le printemps, que déjà,
Le ciel se couvrit d’orages indélicats,

Les céréales esclaves jaunissaient sous le soleil brûlant,
Et l’eau se mit à bouillonner, remplissant le marais d’un empan.

Et tant de fruits mûrs et tant de prunes nourrissaient les fourmis
Et autant de guêpes se gorgeaient du sucre de tous ces rubis,

Les feuilles lancéolées du saule s’ornaient de filet d’or
Et les forêts se teintaient d’ocre, de marron dès l’aurore,

Les aquilons du nord se mirent à souffler aigre et glacé
Et les branchages s’offraient déshabillées et ensommeillées,

Entre temps, le manteau blanc recouvrit le chemin de la pie,
La glace figea le torrent fringant retardant la folie,

Trop d’années fleuries passèrent ainsi de la vie à trépas,
Et d’autres printemps, étés, automnes, hivers passeront par là.

Cet article a été posté dans *poésie *image et taggé #temps, #céréale, #aquilon, #fruit, #guêpe, ღ 816 le 15 avril 2021


TEL PÉCHÉ


Un tel péché fit
Qu'après la jouissance
La pomme grossit.

Cet article a été posté dans *poésie *image et taggé #pomme, #péché, ღ 832 le 07 avril 2021


STELLA DE LORET


Essayer de défier le temps
Assis sur ce banc
N'évite pas la pluie


Cet article a été posté dans *poésie, #image, et taggé #pluie, #banc, #temps, ღ 815 le 06 avril 2021


LE CIMETIÈRE


Le Samu, les pompiers, la gendarmerie, la morgue,
C’est devenu silencieux ? Ne trouves-tu pas la vie éphémère ?
Est-ce la tranquillité de l’Âme ? Du grain de poussière ?
Nous te conduisons, vers ta maison, au son de l’orgue.

Nous t’avons choisi un endroit ombragé l’été.
L’hiver pas trop éloigné de l’église un peu froide,
Quelques feux follets te réchaufferont les pieds,
Soulageront ton mal, comprimés contre tes camarades.

Tu as laissé tant de cœur vide en partant prestement,
Nous avons dû nous organiser dans la douleur,
Le vivant et la mort se déchirent l’enterrement,
Des moments durs de regrets et autant de pleurs

Te voilà arrivé dans ton jardin printanier, esseulé,
Du monde autour de toi, la neige des fleurs tombe aussi,
Des âmes perdues te tendent la main sans animosité,
À leur tour de te montrer le chemin, allez déguerpi.

Dans une allée, il y a des individus, assis sur un banc,
Ils viennent rendre visite à la famille aux aurores,
Et le dimanche, ils plaisanteront d’une bière en rentrant,
Ce n’est pas un jeu de mots, ils ne boivent pas de blanc.

Coin paisible où nichent les oiseaux et leurs chants,
Tous viendront accompagnés du soleil réchauffer ta tombe,
J’ai regardé au-dessus de toi, un arbre florissant,
De minuscules fleurs où nichent des colombes.

Ne sois pas étonné, les écureuils roux, ici, sont logés,
Ils batifolent entre les tombes, préviens les taupes,
Les pâquerettes fleurissent les stèles abandonnées,
Elles retournent le terrain, enfin, le cimetière agréé.

Si tu te poses un peu, tu composeras avec les jardiniers d’ici,
Ils creuseront encore, ils viennent tôt le matin se voûter,
Renseigne-toi des nouveaux arrivants un-une ami-ie,
Ou ennemi-es des gens en deuil à la tête penchée.

Les cyprès et les peupliers parlent entre eux sans cesse,
Le vent, la pluie, les saisons effacent tous les soucis d’avenir,
Un verre de rosée, de gel le matin, c’est bon pour le faciès,
Un peu de mousse, de marbre et de grès te va à ravir.

Je te laisserai Âme défunte dissimulée par la brume,
En compagnie des gisants, mes tombeaux préférés,
Il ne faut pas oublier de respecter la mort et ses coutumes
Ici les chats ne sont pas admis, ils traînent en suppliciés.

Cet article a été posté dans *poésie *image et taggé #deuil, #stéphane, #petitfrère, #décès, #cimetière, #gisant, #tombeaux, #accident, #chat, #arbre, ღ 814 le 06 avril 2021


L'HIRONDELLE


Elle entre nous deux,
entre son ciel,
entre mes ailes,
un regard'elle.

Cet article a été posté dans *poésie *image et taggé #hirondelle, #ciel, ღ 813 le 05 avril 2021


PETIT FRÈRE


Stéphane a rempli son vide intérieur avec l’amour intense.
Une vraie famille composée ou recomposée, le grandiose,
Donnant aux autres, ce qu’il cherchait depuis son enfance,
Chacun prendra le temps de se souvenir de ses belles choses.

Stéphane, nous t'aimions en silence, petit dernier de la tribu.
Relié par ce lien invisible qui s'appelle fraternité,
Déchiré, séparé, abandonné, jamais oublié,
Le destin nous a guidés vers des possibles méconnus.

Toi, notre frère bien aimé Stéphane le charpentier,
Un accident t’a guidé sur un nouveau chemin.
Aperçois-tu la forêt vierge avec ses arbres élancés,
Montant au ciel comme des piliers défunt ?

Nous nous inclinons devant ce choix contraint.
De te laisser partir vers le paradis perdu,
Le pays d’où personne n’est jamais revenu
En fermant les paupières, tu as rompu notre lien.

Celui qui nous unissait dans notre enfance,
Main dans la main cherchant notre mère,
Tu rejoins nos parents biologiques dans l’urgence.
T’accueilleront-ils avec amour les bras ouverts ?

Nous n’oublierons jamais ton sourire sur ton visage.
Façade artificielle quand tu nous confiais tes angoisses,
Même avec une vie fragile, tu as trouvé le courage,
D’affronter seul de l’intérieur toutes les poisses.

La révolte nous habite, nous guerroyons contre la mort.
De plein fouet, Stéphane a osé l’embrasser et la défier,
Si gentil, le cœur sur la main en ultime effort,
Sans te battre une dernière fois, tu lui as cédé.

Nous sommes tous réunis dans ce qui nous déchire.
N’être personne, ton heure de célébrité à contre-cœur,
Dans le journal au fait divers, Stéphane rejoint les souvenirs.
Les photos dans un album, une bougie dans le coin du cœur.

Tu nous tournes le dos, nous te souhaitons bon voyage.
Dans la lumière de ceux qui te portent et te chérissent,
Nous remplissons de larmes, le vide de ton jeune âge,
Qui unissait Danielle, Frédéric et Stéphane...le petit-frère.

Cet article a été posté dans *poésie *image et taggé #famille, #deuil, #accident, #cimetiere, #journal, #petitfrère, ღ 812 le 02 avril 2021


SOUS-BOIS

Frêle jacinthe autant que folle,
Éphémère à la lisière du bois,
Je te croise, je rentre de l’école,
Tu me salues quand tu me vois,
De printemps au déchirant destin,
Tu renais m’offrant tes clochettes,
S’approche mon innocente main,
Décapite tes cloches violettes,
Nous sommes deux sauvages,
Que la pollution ravage...


Cet article a été posté dans *poésie et taggé #jacinthe, #fleurdesbois, #clochette, #pollution, ღ 811 le 31 mars 2021