Quand les amoureux se réveillent à côte à côte,
C’est ensemble qu’ils lisent le poème intime,
C’est un peu de leur pudeur qu’on leur ôte
La chaleur des caresses et la passion qui sublime
C’est un index sur les lèvres qu’ils vous chuchotent,
« C’est l’amour qui nous immerge, la fusion qui nous anime ».
Douceur ineffable pour les âmes dans leur chambre d’hôte
Mais bien vite en secret, ils retournent dans leur abîme. »

Aujourd’hui, fini la vie d’adolescente,
Terminé les jeux de l’insouciance.
Petite fille, tu viens de dépasser le printemps,
Sainte journée pour tes dix-huit ans.
De jeune ruisseau, tu deviens petit torrent.
Pourtant j’entends ton cœur murmurant :
« Je ne veux pas vieillir, rendez-moi mes dix-sept ans »
Et ton père répond hardiment :
« Vieillir ce n’est pas mourir, c’est mûrir raisonnablement ».
Fini le berceau, aujourd’hui te voilà femme,
Tout le monde te dira « bonjour Madame »,
Même ton freluquet de frère, un rire pincé,
Pas encore de poil au menton, est obligé.
Petit bourgeon, te voilà rose lentement modelée,
Transformée par la nature y as-tu songé ?
À toi maintenant de prendre les justes décisions,
Sagesse dans la sélection de tes futures opinions,
Pour chaque bougie, un vœu de bonheur,
Et c’est l’enfance qui se meurt.
Autrefois princesse aux yeux de ton père,
Te voilà devenue reine, il peut être fier,
Jusqu’au jour où pour le cœur d’un homme,
Jaloux, il attendra que tu le nommes.
La femme s’offre comme une gourmandise,
Mais heureux de voir sa petite fleur conquise.
Pardonne-moi ma petite Louise Cheffeur,
Peut-être serez-vous reine de cœur ?
La majorité te fait devenir femme libre,
À toi maintenant de trouver l’équilibre.

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