LA FERMETURE ÉCLAIR

Stupéfaite, pas un mot, clouée dans mes baskets,
La belle affaire, sans un bruit, l’orage graille vers l’avenir,
Tu t’absentes, le ciel pleurera pour toi, sur la braguette,
Je serre les dents, la porte a claqué, éclats de rire,

Attendrie, le ciel répond à ma stridente voix,
Il n’est pas de mots pour dire ce que j’éprouve,
Je n’aurai de toi désormais plus que cette joie,
La béance de la fermeture avec tant d’humour,

Dans la rue, de rire poufferont les midinettes,
Paradis farouche, des rires ensevelis, qui rigole ?
La fermeture déconcerte les personnes indiscrètes,
Anecdote narrée, aux oreilles qui bourdonnent,

Les volailles gloussent dans ce matin chaud,
Une distraction de fantaisie qu’une poésie embellit,
D’une mort certaine si un quidam ne dit mot,
Je t’ai hélé, mains jointes et les yeux alanguis,

Tordue de rire, tout rougeaud, fermée la tirette,
Le monde serait triste à mourir sans distraction,
J'ai raconté cette histoire dans une fête,
Bière à la main, tous morts de rire. Ce serait couillon !

parution dans le Calpin Bleu d'avril

Cet article a été posté dans *Poésie et taggé #leCalpinBleu, #fermetureEclair, #éclatsderire, ღ 844 le 25 mars 2023


ÉCUME DU JOUR

Individu de lumière, être Âme esseulée, vidée dans la multitude,
L’oiseau audacieux sur sa branche y parvient en chantant,
Mon chant d’adieu sur le trottoir me grise vaillamment,
Comment peut-on dans ce monde éprouver pareille solitude ?

L’égoïsme devenu capitaliste dénonce les pauvres âmes outrageantes,
Sur ses trottoirs inhumains, indifférents, puisque c’est la crise,
Les yeux se détournent de la fatalité, le monde dédaigne, il méprise,
Ceux qui, dans un dernier soubresaut, osent des lèvres souriantes,

Mon cœur gris coincé, mes pas ralentis, je me suis achoppé,
Devant une devanture colorée, tel un phare dans mes noires ténèbres,
Mon cerveau accompagné de pensées néfastes à se suicider,
À trouver porte close, il était écrit : sonner sur le côté allègre,

J’avais tant erré autour de l’Écume du Jour, par les ruelles,
Cette buée envahissante, au petit matin, me rappelait l’aurore,
L’Écume du Jour susurrait des bas-fonds à ma mémoire si cruelle,
Qui me parle d’hier, s’il n’y a plus de demain, pourquoi faire des efforts ?

D’un geste de la main amicale, l’être pacifiste a l’accent unique,
Sans explication, par habitude sûrement, m’a souhaité la bienvenue,
Accueil affectueux des hôtes de séant, sans jugement sarcastique,
Sur mon âme détruite, déverse l’amitié de toute l’Écume du Jour,

D’atelier en atelier, comme des vaguelettes venues de l’océan frissonnent,
À L’Écume d’Amour, pardon ! L’Écume du Jour, osez franchir le seuil,
L’argent ne fait pas le bonheur, le respect enrichit chaque personne,
Il vous redonne confiance, avec les phrases les plus simples et sans orgueil,

Cuisine rime avec inquiétude, de lecture délicate, jardinage avec arrosage,
Cuisson trime avec agitation, de mot en mot sur un fil de séchage,
Manger une glace vous rappellera des moments d’explosions de joie,
De sueur, de pain grillé fumé dans le bistrot où l’on festoie.

L’Écume du Jour a injecté des résidus d’arc-en-ciel dans mes veines,
Le fracas d’amitié a jeté mon chagrin, arrosant les fleurs de mon cœur,
Une association non-lucrative de bénévoles enthousiasmante de bonne humeur,
Merci à Vous, à Toi de m’avoir redonné l’envie, d’être en vie sans peine.

Cet article a été posté dans *Poésie et taggé #lécumedujour, #association, #bénévoles, #arc-en-ciel, ღ 843 le 18 mars 2023